CUNICULTURE
Magazine Volume 32 (année 2005) pages 1 à 10

Production française de lapin en 2003
et premiers chiffres pour 2004

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 Cet article a été réalisé essentiellement à partir des textes préparés par Agnès BRAINE de l'ITAVI et par Dominique LE CREN du CLIPP, et présentés lors de la Journée nationale Lapin de Chair organisée par l'ITAVI le 30 novembre 2004. Il est divisé en 4 grands chapitres auxquels vous pouvez accéder directement: 
   
 
Nous invitons les internautes intéressés par les données plus ancienne relatives à ce thème, à consulter l'article qui avait été consacré à la production cunicole en 2002, dans les colonnes de CUNICULTURE Magazine fin 2003
Les textes des présentations faites le 30/11/2004 sont disponibles auprès du service documentation de l'ITAVI
 
   
   
 
  

1 - Production globale
2 - Les maillons de la production
3 - Prix moyens à la production et à la consommation
4 - Import - Export

 

1 - PRODUCTION GLOBALE

 

 

 

La canicule de l'été 2003 a eu des effets dramatiques dans certains élevages, et de toutes manières a fragilisé les reproductices qui ont été moins productives à l'automne.

La production cunicole française est globalement difficile à apprécier en raison de structures de production hétérogènes et atomisées. Cependant, quelques indicateurs permettent de suivre l'évolution et la répartition géographique de la production. Ce sont :
- les statistiques agricoles annuelles du SCEES pour les effectifs de lapines
- les quantités d'aliment composés fabriquées
- les abattages contrôlés
- les enquêtes conduites par la FENALAP (Fédération des groupements de producteurs de lapin) auprès de ses membres

Cet ensemble permet de proposer pour 2003 une production de 137 000 tonnes de lapins vifs, correspondant à environ 78 000 tonnes de carcasses. La production 2003 a été en repli d'environ 5% par rapport à 2002 (2,5 à 6% selon les modes d'estimation). Ceci correspondant à la conjonction d'une tendance à long terme à la réduction de la production et d'une année 2003 particulièrement difficile en raison de la canicule. Cette dernière a en effet fait des dégâts importants dans les élevages mal équipés pour lutter contre la chaleur (pertes de produits et de reproducteurs) et a réduit la production d'automne des animaux qui avaient résisté. L'analyse de l'évolution des effectifs de lapines reproductrices confirme cette tendance.

Tableau 1 : Estimation des effectifs de lapines reproductrices et de la production de carcasses

 
 
1990
1999
2000
2001
2002
2003
Lapines (milliers)
2 200
1 700
1 380
1 377
1 365
1 297
Production
(tonnes de carcasses)
93 000
85 500
81 500
80 800
80 000
78 000
 

2- Les MAILLONS de la PRODUCTION


 

En 2003, la production d'aliments pour lapins a été de 516 454 tonnes, soit un replis de 8% par rapport à 2002, dans un contexte de baisse plus modérée de la fabrication globale d'aliments du bétail ( - 1,5%). Il faut cependant souligner que la production globale d'aliment du bétail a été soutenue par une forte demande d'aliment pour les ruminants (+ 5%) en raison de l'effet néfaste de la canicule sur les disponibilités en fourrages produits dans les exploitations.

Les trois quarts des fabrications françaises d'aliment du bétail sont assurés par 5 grandes régions et 63% dans le Grand Ouest. Après avoir perdu du poids relatifs par rapport aux autres régions du Grand Ouest au cours des années 1998-2001, les Pays de la Loire enregistrent une progression nette depuis 2002, essentiellement aux dépens de la région Poitou-Charentes. En effet, la production des Pays de la Loire a encore augmenté en 2003 par rapport à 2002 de 2,3% alors que celle de Poitou-Charentes diminuait de 25% en 2003. La part de la région Bretagne reste stable depuis 5 ans aux environs de 20% de la part totale du marché. Ces évolutions doivent cependant être interprétées avec précautions en raison du changement de siège social de certaines entreprises et du transports entre régions d'aliments fabriqués dans des unités à forte capacité spécialement dédiées à la production d'aliments pour lapins.

 

Reprise en 2004

Sur les 8 premiers mois de 2004 (dernière statistique connue) le volume d'aliment pour lapins est en progression de 1,3% par rapport à la période équivalente de 2003. Les pays de la Loire continuent leur progression et représentent sur cette période 31% du tonnage fabriqué en France. La région Bretagne reste avec 20% de la part du marché et celle de la région Poitou Charentes est de 13,2%. Enfin le secteur coopératif de production enregistre une hausse 5,9% alors que le secteur privé est à nouveau en repli (-1,8%).

 

967 000 lapines reproductrices dans les élevages professionnels

Le Recensement Agricole 2000 a permis de comptabiliser 4 880 exploitations disposant d'un atelier cunicole "professionnel", c'est à dire de plus de 20 mères lapines (ou 50 lapins en engraissement). Cela représente 1,2% de l'ensemble des exploitations agricoles professionnelles. Ces ateliers cunicoles cumulent une capacité instantanée de 967 000 lapines mères et 7,19 millions de lapins en engraissement. L'analyse de la répartition de ces élevages par départements et par cantons montre une nette prédominance de la région Pays de la Loire et plus particulièrement du département de Vendée. Cette analyse montre également la diffusion des élevages de lapins vers les régions voisines, en particulier la Bretagne. Il faut aussi signaler la présence de nombreux élevages de lapins dans les régions de l'est de la France, mais avec une taille beaucoup plus modeste.

Figure 1 : Les maillons de la production cunicole dans le Grand Ouest

Par rapport au recensement agricole fait sur la même base 12 ans plus tôt, le nombre d'exploitation détenant un atelier cunicole professionnel a été divisé pas plus de 2 , mais les capacités totales de logement n'ont diminué que 3,1% confirmant le fort mouvement de concentration et d'agrandissement des ateliers cunicoles (taille moyenne passée de 95 mères en 1988 à 378 mères en 2000). Cette concentration s'est accompagnée par un transfert de la production vers l'Ouest (Pays de la Loire, Bretagne et Basse-Normandie). Ces trois régions ayant été les seules a avoir connu un développement significatif et même parfois exceptionnel avec un doublement des capacités de production dans la région Pays de la Loire. Les seules autres régions qui ont maintenu leur capacité de production son l'Auvergne et Poitou-Charentes.

 

Figure 2 : Evolution du poids moyen des carcasses depuis 1975

Figure 3 : Evolution du nombre d'abattoirs de grande taille depuis 1975 (plus de 250 000 lapins par année)

En 2003, les abattages contrôlés (154 abattoirs) ont atteint 52 549 tonnes de carcasses, en replis de 6,6% par rapport à 2003. Le poids moyen des lapins ayant légèrement baissé (carcasses de 1,366 kg en 2003 contre 1,392 kg en 2002) la baisse n'est que de 4,8% si on considère le nombre de lapins abattus. Pour les 9 premiers mois de 2004, la production a un peu repris avec une progression de 1,2% du tonnage et de 1,5% en têtes ce qui correspond à une nouvelle réduction du poids moyen des carcasses (figure 2).
Au total, 27,7% des lapins ont été abattus dans la région Poitou-Charentes en 2003, contre 25,3% dans les Pays de la Loire et 10,9% en Bretagne, ces 3 régions totalisant près des 2/3 des abattages réalisés en France.


Parmi les 154 abattoirs recensés, seuls 16 traitent plus de 250 000 lapins par an, assurant 90% des abattages contrôlés (figure 3). Dix seulement abattent plus d'un million de lapins par an (79% des abattages), et parmi ces derniers 5 abattoirs traitent plus de 2,5 millions de lapins par an (56% des volumes abattus).

 

En 2003, 14 531 tonnes de découpes ont été produites, en retrait de 1,8% par rapport à 2002. Rappelons que la réduction du tonnage total contrôlé a été 6,6%, ce qui démontre un accroissement de la proportion des carcasses découpées (1,0 kg de découpes correspondent à 1,3 kg de carcasses compte tenu des pertes et de la non commercialisation de la tête et des viscères thoraciques).
Trois régions assurent 54% de l'activité totale de découpe : nettement en tête les Pays de la Loire, avec 31% du total découpé, suivis de la Basse Normandie et de Provence Alpes Côte d'Azur. La découpe est également relativement importante en Bourgogne et en Bretagne.

15% de lapins certifiés

Selon l'enquête conduite par le SCEES, 15% du volume des lapins abattus en 2003 concernaient des lapins "certifiés", contre 12% en 2001. Précisons que ces lapins "certifiés" sont produits selon un cahier des charges bien défini engageant les éleveurs, leurs fournisseurs et les abattoirs qui en assurent l'écoulement.
En complément, l'enquête conduite par la FENALAP auprès de ses membres a montré que plus du tiers des volumes abattus par les organisations de producteurs concernaient des lapins certifiés en 2003. La proportion était de 46% en Poitou Charentes (25% des lapins abattus dans le région) et de 20% dans les Pays de la Loire (12% du volume abattus dans la région).

 

Rungis : 3200 tonnes par an Le Marché d'Intérêt National de Rungis représente une part significative de l'approvisionnemen de l'agglomération parisienne, mais en réduction depuis 1996. En 2003, seulement 3 201 tonnes de carcasses ont transité par Rungis, en baisse de 1 100 tonnes par rapport à 2002. Sur ce tonnage 3% (97 tonnes) provenaient d'importations. Pour les 9 premiers mois de 2004, la tendance à la baisse se confirme avec -9% , les apports de marchandises étrangères devenant confidentiels.
   
  Suite de l'article sur la production cunicole française en 2003
 
   
 
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