CUNICULTURE
Magazine Volume 33 (année 2006) pages 111 à 116

Le marché du lapin en France en 2005
et 1ers chiffres pour 2006

par
François LEBAS
Rédaction de CUNICULTURE Magazine

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  Lors de la Journée nationale ITAVI sur l'Élevage du Lapin de Chair en novembre 2006 à Pacé (Ille et Villaine) , Agnès BRAINE de l'ITAVI a présenté un rapport complet sur le marché cunicole français. Nous en reprenons ici un certain nombre d'éléments, que nous avons complétés par d'autres sources ou investigations.  
     
     
 

La production du Lapin

Tableau 1: Production anuelle de lapins (milliers de t de carcasses) dans les différents pays de l'Union Européenne, selon la FAO (pour 2004) et selon Lebas et Colin (2000)

Pays
FAO
Lebas et
Colin
 Allemagne
33,00
30,00
 Autriche
0,85
1,50
 Chypre
0,83
3,00
 Espagne
106,61
110,00
 Estonie
0,01
1,00
 France
85,20
120,00
 Grèce
5,00
9,00
 Hongrie
7,00
10,00
 Irlande
0,04
1,00
 Italie
222,00
300,00
 Lituanie
0,05
2,00
 Malte
1,35
3,20
 Pologne
3,80
25,20
 Rép. Tchèque
38,00
20,00
 Slovaquie
3,50
10,20
 Belgique
0,00
22,00
 Danemark
0,00
6,00
 Finlande
0,00
0,50
 Gde Bretagne
0,00
8,00
 Lettonie
0,00
1,50
 Luxembourg
0,00
0,20
 Pays Bas
0,00
9,00
 Portugal
0,00
20,00
 Slovénie
0,00
2,00
 Suède
0,00
0,50
TOTAL
508,24
705,50
 

Contexte mondial et européen
Pour introduire l'importance relative de la production cunicole française, il est utile de la replacer dans son contexte international. Pour effectuer la comparaison il peut sembler efficace de faire appel aux données régulièrement publiées par la FAO (Organe des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation dans le Monde). C'est ce qu'a fait A. Braine pour sa présentation. Elle donne ainsi une production cunicole mondiale annuelle qui selon la FAO serait de 1,2 millions de tonnes de carcasses. Ce chiffre est nettement plus faible que les 1,8 millions de tonnes que nous avions publié il y a quelques années (Lebas et Colin, 2000). D'un esprit curieux nous avons voulu savoir d'où provenait cette différence.

Les données de la FAO et les nôtres sont effectivement une peu différentes pour certain pays, mais nous nous sommes surtout aperçus que les données de la FAO sont pleines de valeurs nulles (surprenant , non ?), ce qui explique une grande partie de la différence. Par valeurs nulles nous entendons que l'absence de données fournies par les services officiels de certains pays, a été traduite dans les tableaux statistiques de la FAO par des 0,00 t/an pour certains pays et pour d'autres par "absence de données" (ces données sont librement disponibles pour les années passées jusqu'à 2004 sur le site Web de la FAO http://faostat.fao.org - consulté le 31 déc.2006). Que l'estimation de la production soit absente des tableaux de la FAO pour les Îles Samoa dans le Pacifique nous semble acceptable (estimation à 30 t/an par Lebas et Colin en 2000) et cela ne biaise pas beaucoup l'estimation de la production mondiale. Mais cela devient inacceptable quand la production est déclarée nulle (0,00 t/an) pour les USA, la Belgique, le Portugal ou le Maroc pour ne prendre que ces exemples (estimations de Lebas et Colin à 35 000, 22 000, 20 000 ou 20 000 t/a, respectivement).

Dans ces conditions quel crédit apporter aux totaux faits à partir de tableaux de la FAO qui ressemblent plus à du gruyère qu'à une base de données ? la réponse est malheureusement : aucune confiance. A titre d'information nous fournissons au tableau 1 les valeurs "officielles" fournies par la FAO (pour 2004) et celles publiées par Lebas et Colin en 2000 pour les différents pays de l'Union Européenne (25 pays à l'époque). Il y apparaît que selon la FAO il n'y aurait aucune production de lapin dans 10 des 25 pays de l'Union Européenne !!!! .

Les ressortissants des pays de l'Union Européenne qui trouvent "curieux" d'apprendre que leur pays aurait une production cunicole nulle doivent adresser leur remarques aux services de leurs propre pays qui fournissent ces données à la FAO. Ce dernier organisme ne fait en effet que compiler les données qui lui sont fournies, sans faire aucune investigation propre. Pour d'autre pays, les services fournissent années après années des résultats similaires voire identiques ce qui n'est guère plus sérieux. Par exemple la production de l'Algérie serait "officiellement" de 7 000 t chaque année depuis 1990, sans variation aucune. Celle de l'Allemagne serait située entre 33,00 et 33,92 milliers de tonnes de 1990 à 2004 et celle de l'Italie serait 222,00 milliers de tonnes pour les années 2001 - 2002 - 2003 et 2004 , curieuse cette stabilité, non ?

Nous retiendrons de ces remarques que la production mondiale est située quelque part entre les 1,2 millions de tonnes clairement sous évalués par la FAO et les 1,8 millions de tonnes proposés par Lebas et Colin en 2000, après une évaluation peut-être un peu optimiste. Quant à son évolution d'une année sur l'autre il est plus qu'hasardeux de tenter un estimation compte tenu du peu d'attention que les responsables des statistiques nationales portent généralement à production cunicole dans leurs pays respectifs, sans compter ceux qui donnent chaque année un petit coup de pouce à la production nationale "estimée" sans que l'on puisse savoir si l'accroissement est réel ou "souhaité".

En ce qui concerne la production de l'Union Européenne, elle est probablement située aux environs de 600 000 à 700 000 tonnes. L'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie au 1er janvier 2007 changera peu les données, la production respective des 2 pays étant évaluée à 5000 et 2980 t en 2004 par la FAO et à 4100 et 7950 t par Lebas et Colin (2000)

Et la place de la production française dans tout cela ? Il semble acceptable d'estimer que la France a une production qui se situe probablement au 4ème rang mondial derrière la Chine (environ 400 000 tonnes), l'Italie (environ 200 000 à 250 000 tonnes) et l'Espagne (environ 100 000 à 110 000 t).

 

 

Estimation de la production française

En se basant sur différentes sources statistiques et en particulier sur

  • la statistique annuelle du SCEES , le service statistique du Ministère de l'Agriculture, pour les effectifs des lapines (qui ne tiennent pas compte des lapines qui sont entretenues ailleurs que chez les agriculteurs)
  • les fabrications d'aliments composés (déclarations des fabricants)
  • les abattages contrôlés (qui disent ce qu'ils veulent dire : il y a des abattages hors contrôle)
  • les enquêtes menées par la Fenalap auprès de ses membres (la Fédération des Groupement de Producteurs de Lapins n'enquête logiquement qu'auprès des groupements membres de sa Fédération)

le service statistique de l'ITAVI estime à 137 000 tonnes la production française de lapins vifs, ce qui correspond à un peu moins de 80 000 tonnes de carcasses.

 

La production cunicole française peut être estimée à 88 000 tonnes de carcasses pour 2005

Si on considère la quantité d'aliment pour lapins produite en 2005 en France, à savoir 507 000 tonnes, et que l'on utilise l'indice de consommation issu de la GTE Renaceb pour 2005 , à savoir 3,55 kg d'aliment dépensés pour produire 1 kg de lapin vif, on arrive à une valeur de 507 000/ 3,55 = 142 800 tonnes de lapins vivants. A ce chiffre il est raisonnable d'ajouter les lapins produits avec des aliments autres que les aliments complets granulés , c'est à dire ceux produits avec des céréales, des fourrages verts ou secs ainsi que divers sous produits agricoles ou ménagers. Cela correspond majoritairement aux élevages familiaux hors des infrastructures agricoles classiques. Nous proposons pour cette partie de la production française un chiffre de 10 000 à 12 000 tonnes de lapins vifs par an, correspondant à environ 200 000 lapines (40 000 éleveurs avec 5 lapines chacun) produisant 20 à 25 lapins de chair par année. Cette estimation nous conduit à une production totale estimée de 154 000 tonnes en vif, soit environ 88 000 tonnes de carcasses, valeur de 10% supérieure à celle estimée par l'ITAVI. Compte tenu des approximations existant dans les autres pays dans l'estimation de leur production cunicole nationale, on peut considérer que nos 2 estimations divergent relativement peu et cela place effectivement la France en 4ème position mondiale.

 

Les maillons de la production en 2005


Figure 1 :Les principales régions productrices de lapins

La production d'aliments pour lapins
En 2005, selon les statistiques fournies par le SNIA et le SYNCOPAC, la production d'aliments pour lapins a été de 506 986 tonnes, en baisse de 2,4% par rapport à 2004. Plus des 3/4 des aliments français sont fabriqués dans 5 régions. Les toutes premières régions sont dans le grand Ouest : Pays de la Loire (31,4% du tonnage national), la Bretagne (20,6%) et Poitou Charentes (12,4%)

De janvier à août 2006, selon les premiers résultats du SNIA et du SYNCOPAC, les fabrications d’aliments des entreprises de plus de 30 000 tonnes /an seraient à nouveau en baisse (- 3% par rapport à la même période de 2005). Dans ce contexte, les régions Bretagne et Poitou Charentes enregistrerait des hausses de 4,2 % et 1% alors que les Pays de la Loire subiraient une baisse d’activité de 5,8 % . Ceci est toutefois à considérer avec prudence en raison de la restructuration permanente du secteur de l'alimentation animale qui peut faire passer le siège d'une firme (et donc l'affectation du tonnage) d'une région à l'autre sans modification notable du tonnage réel produit.

Les abattages contrôlés
Après la hausse enregistrée en 2004, les abattages contrôlés en 2005 se sont stabilisés au même niveau que l'année précédente en atteignant 53 222 tonnes de carcasses, ce qui représente environ 39 millions de lapins. De janvier à septembre 2006, les abattages retrouvent approximativement les niveaux atteints en 2005.
Comme pour les aliments pour lapins, les 3 premières régions en terme d'abattage sont dans le grand Ouest, mais avec un autre ordre compte tenu de l'implantation un peu différentes des usines d'aliment et des abattoirs. En tête vient Poitou Charentes avec 29,4% du tonnage 2005, puis Pays de la Loire avec 25,2% et Bretagne avec 11,9% . Pour les 8 premiers mois de 2006, les proportions entre régions sont pratiquement inchangées.

En 2005, 24% des abattages contrôlés concernaient des lapins vendus "certifiés", contre seulement 12% par exemple en 2001. La production de lapins certifiés est plus importante dans l'aire géographique des abattoirs de la région Poitou Charentes, où ils représentent 28% des abattages alors qu'ils n'en représentent que 14% pour les abattoirs implantés dans les Pays de la Loire.

Le commerce de gros
Les arrivages au marché de Rungis ont portés sur 3 100 tonnes en 2005 (5,8% des abattages contrôlés), en progression de 2;3% par rapport à 2004. Les arrivages étrangers n'y représentent plus que 1,4% du tonnage arrivé, contre 3% en 2003 par exemple. Sur les 8 premiers mois de 2006, les arrivages sur le MIN de Rungis sont en replis de 11,4% par rapport à la même période de 2004, en raison d'un manque de marchandise française que n'ont pu compenser les arrivages de l'étranger pourtant en très nette progression.

 

Les prix du lapin


Figure 2 : Évolution du prix de gros du lapin sur le marché de Rungis et du prix au détail en GMS pour le lapins entier ainsi que pour les cuisses, entre septembre 2004 et novembre 2006 (Prix en €/kg)


Figure 3 : Prix indicatif pour le paiement des lapins aux éleveurs entre septembre 2004 et décembre 2006 -(prix en €/kg vif)

La cotation nationale du lapin en vif, qui sert de base pour le paiement aux producteurs a été en moyenne en repli de 3 centimes en 2005 par rapport à 2004 et s'est établie à 1,64 € le kg vif. Ce montant est à rapprocher des 1,69 € / kg payés en moyenne aux éleveurs en GTE selon Renalap en 2005 (1,71 €/kg en 2004).
Au début de l'année 2006 les cours ont été bien soutenus avec un pic à 1,83 €/ g vif en avril, suivi d'une forte chute au début de l'été et un minimum à 1,36 €/kg en juillet.

Le prix de gros sur le marché de Rungis s'est établi à 3,97 €/kg de carcasse pour 2005 pour les lapins triés contre 4,38 € en 2004. De janvier à novembre 2006, les prix de gros sont en forte hausse (+8,5% sur la lapin trié) en raison d'une demande plus forte consécutive à la crise avicole.

Selon l'INSEE, les prix au détail ont baissé de 1,6% en 2005 par rapport à 2004, pour passer légèrement sous la barre des 8 €, à 7,92 €/kg. Si on considère les prix en grandes surfaces, c'est à dire à point d'achat constant, le prix moyen d'un lapin entier ressort à 6,88 €/kg en 2005 et celui des cuisses (représentatives des découpes) à 13,91 €/kg. Par rapport à la même période de 2005, de début janvier 2006 au 15 novembre 2006 ces prix ont augmenté de 2,3% pour les lapins entiers et de 0,6% seulement pour les découpes (cuisses) vendues en GMS.
Ainsi il apparaît nettement que les fortes fluctuations qui peuvent apparaître sur le marché de gros de Rungis ne sont que très modérément retrouvées pour les ventes au détail (figure 2). Ceci confirme le rôle amplificateur d'un marché de gros comme celui de Rungis (3100 tonnes en 2005) par rapport au prix à la consommation. C'est le marché où les abatteurs "déversent" les surplus de marchandises lorsqu'il y a surproduction relative, et où les acheteurs cherchent à s'approvisionner lorsque leurs circuits directs ne peuvent satisfaire leur demande.

Quand on compare mois après mois les fluctuations des prix payés aux producteurs (figure 3), des prix de gros et des prix de détail (figure 2), on doit constater que les fortes fluctuations subies par les producteurs ne bénéficient aucunement aux consommateurs finaux, malgré une certaine répercussion au niveau des prix de gros.

L'étude de l'ITAVI mentionne aussi le prix au détail payé en moyenne par les ménages lors de leurs achats, tel que relevés par la SECODIP. Ce prix a été en moyenne de 6,52 €/kg en 2005 (contre 6,51 en 2004). cette même source indique que le prix moyen a progressé de 0,5% pour la période janvier-septembre 2006 par rapport à la même période de 2005.
On peut remarquer que le prix moyen pour 2005 (incluant les lapins entiers comme les découpes) est inférieur à celui relevé par le Service National des Marché dans les GMS pour le seul lapin entier (6,52 € contre 6,88 €/kg), bien que plus de 75% des achats des ménages soient effectués en GMS. Ce paradoxe apparent vient de la diversité des types d'achats des ménages mais surtout de ce que les GMS font plusieurs fois dans une année des offres promotionnelles, et que ces réductions ne sont pas prises en compte dans le calcul du prix moyen de détail en GMS. Lors des promotions, les lapins sont en moyenne offerts à 5,80 €/kg, soit un rabais moyen de 16%, pouvant atteindre 31% pour les rabais les plus marqués.

 

Les échanges de lapins en 2005

Comme cela a été observé au cours des années précédentes, les échanges de la filière française ont été excédentaires en 2005 tant en volume (excédentaires depuis 2002) qu'en valeur (excédentaires depuis 1998). Toutefois, comme l'indique le tableau 2 ci-dessous, l'ensemble de la filière (lapins vivants + viande de lapin) a enregistré en 2005 un repli de son solde commercial par rapport à 2004 : 8,9 millions d'Euros contre 10,6 millions.

 

 
Tableau 2 : Bilan des échanges français de lapins vivants et de viande de lapins en 2004 et 2005
(source : Itavi d'après Services des Douanes et Ubi France)
Nature échanges
2004 2005
Tonnes 1 000 € Tonnes 1 000 €
Lapins vivants (tonnage en vif)
- Import
  1 933   4 140  1 842 3 871
- Export
     271   2 816     260 2 517
- Solde
- 1 662 - 1 324 - 1 582 -1 354
Viande de lapins (tonnage équivalent carcasse)
- Import
3 215 14 715 3 509 13 383
- Export
5 325 26 627 5 041 23 638
- Solde
+2 110 +11 912 +1 532 +10 255
Solde global (tonnage équiv. carcasse) +1 163 +10 588 + 630 +8 901

Les exportations de lapins vivants representent seulement 14% des importations en poids mais 88% en valeur : traduction du fait que la France exporte surtout de la génétique (des reproducteurs) .

Les échanges de lapins vivants restent déficitaires en 2005
Les importations de lapins vivants enregistrent une nouvelle baisse en 2005, avec la poursuite de la diminution des arrivages belges (-22%) et en dépit des nouveaux arrivages hollandais. Avec 50% du tonnage importé, les Pays bas restent le premier fournisseur devant la Belgique et l'Allemagne. Ces 3 pays fournissent la quasi totalité de achats de lapins vivants. Le prix moyen à l'importation est de 2,10 €/kg vif , contre 2,14 € en 2004
.

Les exportations de lapins vivants concerne des volumes beaucoup plus faibles : 260 t contre 1842 t importées. Les achats italiens représentent 110 t soit un peu plus de 42% de nos exportations (en réduction par rapport à 2004). Les exportations vers la Belgique sont passées de 27 t en 2004 à 87 t en 2005, mais avec une nette diminution du prix moyen au kg : 7,43 €/kg en 2005 contre 18,56 € en 2004. Cette réduction est due au changement de nature des produits exportés: réduction de la proportion de lapins reproducteurs au profit des lapins destinés à l'abattage. Le prix moyen à l'exportation a été de 9,68 € / kg vif en 2005 contre 10,39 € en 2004.

 

Tableau 3 : Echanges français de viande de lapins (en tonnes) de 1990 à 2005
(Source :Itavi et Douanes)

Les échanges de viande de lapin excédentaires depuis 2002
En 2005 les échanges de viande ont permis à la France de dégager un bénéfice de net de 10,3 millions d'€uros, contre 11,3 millions en 2004. La synthèse des échanges de viande depuis 1990 avec les principaux pays concernés figure au tableau 3

Hausse des importations de viande congelée en 2005 : Le marché chinois qui avait été fermé en 2002 pour raisons sanitaires, a été ré-ouvert en 2005, mais la Chine n'a repris que très modérément ses exportations vers la France: 103 t en 2005 contre 4560 t en 2000 par exemple. Il faut souligner la progression récente des exportations de lapins congelés par l'Argentine en direction des Pays Bas (qui tendent à les réexporter) et de la France (862 t importées en France en 2005). Globalement nos fournisseurs de viande de lapins congelée sont dans l'ordre l'Espagne, l'Argentine et la Chine, pour un total de 1836 t (53% des importations de viande totales)

Les importations de produits frais (1673 t en 2005) sont en replis de 1 % par rapport à 2004 avec des arrivages belges et italiens en baisse que ne viennent pas compenser les arrivages espagnols pourtant à la hausse. En 2005 l'Espagne a fourni 74% de nos importations de viande fraîche de lapin.

Globalement, nos achats (produits frais et congelés) se sont développés en provenance d’Espagne, qui conforte ainsi sa place de 1er fournisseur avec 44 % du total de nos importations, suivie par l’Argentine pour 25 %. Les arrivages en provenance des autres pays sont tous en repli sauf pour la Hongrie.
Le prix moyen des lapins importés s'établit à 3,60 € / kg pour le frais contre 3,87 € en 2004 et à 4,01 €/kg en 2005 pour la viande congelée contre 5,36 € en 2004.

Exportations de viande de lapin : Après la hausse enregistrée en 2004, les exportations de viande de lapin se sont repliées de 5.3 % en 2005 en raison de la forte baisse de nos expéditions de carcasses fraîches non compensée par la hausse de nos expéditions de carcasses congelées. Nos ventes de produits congelés (1397 t en 2005) progressent sensiblement vers l’Allemagne, 1er débouché pour les produits congelés (33% du tonnage exporté), vers les Pays-Bas et vers l’Italie dont la réouverture du marché se confirme. Nos expéditions vers le Royaume-Uni et la Belgique qui avaient progressé en 2004 sont en repli très net en 2005. Il faut noter quelques opportunités d'exportations de viande congelée vers Hong Kong et vers le Japon.
Les exportations de produits frais (3 644 t en 2005) sont en repli de 25 % vers le marché traditionnel allemand (1245 t en 2005), restent stables vers la Belgique et confirment leur progression vers l’Europe du Sud (Italie et Espagne) mais pour des volumes faibles . Vers la Suisse, elles enregistrent un nouveau repli de 10 % avec 338 t en 2005. Globalement, l’Allemagne reste le 1er débouché des exportations françaises avec 34 % du total des expéditions suivie par la Belgique 24 %.

Globalement, les échanges de la France sont excédentaires avec ses partenaires d'Europe du nord (Allemagne , Belgique) et déficitaires avec ceux de l'Europe du sud (Espagne, Italie) ou de l'est (Pologne Hongrie). Les achats en provenance des pays hors de l'Union Européenne ont été en nette progression en 2005, en particulier en provenance d'Argentine, la Chine restant à une place modeste malgré la reprise des échanges.

 

Les échanges au premier semestre 2006


Inversion de tendance par rapport à 2005

Les échanges du premier semestre 2006 se caractérisent par une inversion de tendance par rapport à 2005 (hausse des exportations et repli des importations) et dégagent un excédent en volume de plus de 1 000 tonnes (77 tonnes en 2005) et de 4.5 millions d’€uros contre 2,1 millions.
Après le repli constaté en 2005, les exportations de viande de lapin du 1er semestre 2006 progressent de 38 % en volume, tirées par le développement des expéditions de produits congelés. Les ventes de carcasses fraîches à destination de l’Allemagne sont en hausse de 7 % et celles vers la Belgique retrouvent le niveau de 2005. Le développement vers les pays d’Europe du Sud perdure et la baisse vers la Suisse s’accentue (-13% /2005). La forte hausse des exportations de carcasses de lapins congelées est artificiellement surestimée du fait d’un transport de stock vers les Pays Bas. Cependant il faut noter la réouverture du marché britannique (pour la restauration indienne) et une percée sur le marché espagnol.
Après la hausse enregistrée en 2005, les importations de viande lapin du 1er semestre 2006 sont en repli de 23 % en volume en raison de la forte baisse des arrivages de carcasses congelées en provenance d’Argentine, d’Espagne et des Pays Bas que n’a pas compensé la hausse des arrivages chinois (multipliés par 4 au cours du 1er semestre 2006 par rapport à 2005). La baisse des arrivages de carcasses fraîches s’explique par le recul des produits italiens alors que les arrivages espagnols sont quasiment stables et les belges en progression.

 

CONCLUSIONS

L'estimation de la production du lapin dans les différents pays ou groupes de pays reste un exercice difficile. Pour la France, les estimations sont de l'ordre de 80 000 à 88 000 tonnes de carcasses selon les sources, ce qui place la France en 4e position après la Chine, l'Italie et l'Espagne. La production est fortement concentrée dans le Grand Ouest, les Pays de la Loire assurant plus de 30% de la production à eux seuls, suivis la Bretagne et de Poitou Charentes.

En 2005 la France a été à nouveau exportatrice nette d'environ 1500 tonnes d'équivalents carcasse avec une solde financier positif de 8,9 millions d'€uros. Les prix à la production ont légèrement baissé en 2005 par rapport à 2004, de même que les prix de détail (-1,6%). Toutefois il faut souligner que les très fortes fluctuations enregistrées au cours de l'année au niveau des prix payés aux producteurs, n'ont absolument pas été répercutées sur les prix de détail.

Pour l'année 2006, la production semble caractérisée par une léger déficit de l'offre par rapport à la demande. Ceci s'est traduit par un accroissement des prix payés aux producteurs en particulier au 1er semestre mais a été suivi d'une forte chute au début de l'été. Les prix de détail sont en légère progression en 2006 par rapport à 2005, mais toujours d'une grande stabilité d'une période à la suivante.

 
 

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