CUNICULTURE
Magazine Volume 35 (année 2008) pages 60 à 67

Le point sur le marché français du Lapin en 2007- 2008
UNE FILIÈRE EN CRISE

par

Agnès BRAINE
Service économique de l'ITAVI

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  Le texte qui suit correspond à la présentation faite par A. Braine lors de la Journée nationale Lapin de Chair organisée par l'Itavi à Pacé (Ille et Vilaine) le 25 novembre 2008.  
     
  Depuis le début 2007, la filière française du lapin est confrontée à de grandes difficultés avec l'envolée des prix des matières premières conjuguée à un déséquilibre persistant entre l'offre et la demande.  
     
     
 
1 - Envolée des cours des matières premières et de l'indice ITAVI   1.1 - Les prix des matières premières
En 2007, le marché céréalier s'est emballé avec la confirmation de la baisse des récoltes française et européenne dans un contexte mondial très tendu (baisse des disponibilités et explosion de la demande asiatique). Sur l'ensemble de l'année 2007, les cours du blé sont supérieurs de 53 % à ceux de 2006. Le cours du tourteau de soja rendu Lorient est supérieur de 26 % à celui de 2006. En 2007, les moyennes cumulées des autres principales matières premières de l'alimentation du lapin enregistrent de fortes hausses (Tourteau de tournesol + 43 %, Son fin de blé + 81%). En pulpes de betterave (+ 76 %), le peu de marchandise disponible s'échange à des cours anormalement élevés : les prix ont plus que doublé en un an, faute d'offre. La hausse des cours de la luzerne (+ 33 %) est due à la réforme OCM grandes cultures qui a entraîné une baisse importante des surfaces, donc une réduction de l'offre.
   
Variations relatives des cours d'une période à l'autre
année
2007/2006
10 mois
2008/2007
Blé fourrager
(départ Eure et Loir)
+53%
+7%
Tourteau de Tournesol
(St Nazaire)
+43%
+25%
Tourteau de Soja
(Lorient)
+26%
+44%
Luzerne
(qualité lapin - Marne)
+33%
+72%
Son de blé
(disponible)
+81%
+2%
Pulpes de Betteraves (Marne)
+76%
+10%
   

Au premier semestre 2008, l'activité a été plus calme sur le marché céréalier français. Depuis le début de l'été, le marché céréalier est en repli en raison du niveau des récoltes attendu en forte hausse par rapport à 2007. La hausse des cours des tourteaux de soja en sympathie avec le pétrole et sous la pression de la grève en Argentine, s'est poursuivie au premier semestre avec des niveaux record atteints fin juin. Depuis juillet 2008, le cours du tourteau de soja rendu Lorient amorce un repli mais reste supérieur de 15 % en septembre 2008 / 2007, malgré la dépréciation du dollar. Les autres matières premières amorcent elles aussi un repli depuis l'été en relation avec la baisse mondiale des prix des matières premières et un ralentissement de la demande. Cependant en moyenne cumulée de janvier à octobre 2008, les cours restent encore très supérieurs (blé + 7 % ; tourteau de soja + 44 % ; tourteau de tournesol + 25 %, pulpe de betterave + 10 %, luzerne +72% et son fin + 2 %) à ceux de l'an dernier pour la même période.

 


Evolution de l'indice ITAVI depuis janvier 2001

 

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  1.2 L'indice ITAVI coût matière première

Le calcul de l'indice ITAVI repose sur la détermination d'un coût des matières premières dans l'aliment calculé selon une formulation au moindre coût. Le coût ainsi calculé n'intègre ni le prémix, ni les coûts de fabrication de l'aliment composé, ni les coûts commerciaux des fabricants d'aliments. Cet indice est calculé mensuellement à partir des cours des matières premières lissés sur les trois derniers mois.

Dans ce contexte de hausse des matières premières, l'indice coût matières premières de l'aliment lapin rendu Bretagne, calculé par l'ITAVI à partir des cours des matières premières lissés sur 3 mois, après avoir progressé de 5 % en 2006 par rapport à 2005 a de nouveau fortement progressé de 38,2 % en 2007 par rapport à 2006. Cette hausse s'est poursuivie au premier trimestre 2008 mais à partir d'avril, il amorce une baisse. En septembre 2008, il se replie de 5,2 % par rapport au mois d'août 2008 et de 6,4 % par rapport à septembre 2007 mais reste supérieur de 44,5 % par rapport à septembre 2006, avec une hausse de 37,9 % sur 12 mois glissés. En octobre 2008 la valeur de l'indice était de 123,75 ( -20,6% / octobre 2007) alors qu'il avait atteint son maximum à 173,71 au mois de mars.

 

2 - Déséquilibre entre l'offre et la demande

 

Il n'existe pas de statistiques officielles de la production cunicole française. Celle-ci est estimée à partir de différents indicateurs (statistiques du SCEES jusqu'en 1999 puis estimations de l'ITAVI élaborées à partir des enquêtes FENALAP, des fabrications d'aliment et des abattages contrôlés). La production montre une tendance à l'érosion sur le long terme, avec un repli très fort jusqu'à la fin des années 90. La production française de lapin est estimée en 2007 à environ 137 000 tonnes de lapin vif, soit un peu moins de 80 000 tonnes de viande, en progression de près de 2 % par rapport à 2006.

 

  2.1 Les principaux indicateurs

2.1.1 L'enquête FENALAP
La FENALAP suit le niveau de production par trimestre à partir des données transmises par 17 groupements, représentant 630 000 femelles soit 95 % de la production organisée nationale. L'évolution du potentiel de production est la résultante des cessations, agrandissements et créations d'élevage enregistrées par les structures. A la fin de l'année 2007, ce bilan s'établit à + 8 772 femelles, soit l'équivalent de + 600 T de lapins abattus en plus au niveau des groupements enquêtés. Par contre, compte tenu de la situation critique d'un bon nombre d'éleveurs, le bilan est largement négatif au 1er semestre 2008 à  - 24 645 femelles reproductrices.


Evolution mensuelle de la production d'aliment lapin depuis 2005-2006
  2.1.2 Les fabrications d'aliment
Sur les 5 dernières années, on observe un déclin de la production d'aliments lapin de 2.8 % par an en moyenne. Cette baisse des fabrications d'aliments lapin sur les dernières années peut être imputée à l'amélioration de l'indice de consommation qui est passé de 3,70 à 3,56 entre 2002 et 2007, selon les résultats du programme national de centralisation des GTE (ITAVI  RENACEB - RENALAP), à l'effet du rationnement des lapins à l'engraissement, favorisé par le développement de l'alimentation automatique dans les élevages (selon le réseau de fermes de références suivi par l'ITAVI, 46 % des éleveurs avaient un système d'alimentation automatique en engraissement en 2005- 2006 contre 32 % en 2003-2004) ainsi qu'à la diminution du nombre des élevages fermiers (< 20 femelles).
Selon COOP de France Nutrition Animale et le SNIA, en 2007 les fabrications d'aliments pour lapins atteignent 489 433 tonnes, soit une hausse de +1,0 % par rapport à 2006, dans un contexte de baisse des fabrications d'aliments composés (- 1,8 %).
   
Evolution de la production d'aliment pour lapin en France
Années
TOTAL
en milliers de tonnes
Part des régions en %
Pays de la Loire
Bretagne
Poitou-Charentes
1995
676
27,5
17,4
11,4
2000
582
23,8
18,9
18,3
2005
507
31,4
20,6
12,4
2006
485
29,2
20,8
12,3
2007
489
31,1
19,6
13,2
Retour en haut de page   Les fabrications françaises d'aliments lapin sont concentrées dans trois grandes régions (Pays de la Loire, Bretagne et Poitou Charentes). Elles représentent près de 64 % du total national à elles seules.

En 2008 jusqu'à la fin août et selon les premiers résultats publiés par COOP de France NA et le SNIA, les fabrications d'aliments des entreprises de plus de 30 000 tonnes /an sont en forte baisse de 8,5 % par rapport à la même période 2007.

 


Evolution mensuelle des abattages contrôlés
depuis 2005-2006


Répartition des abattages contrôlés entre les principales régions françaises en 2007

 

2.1.3 Les abattages contrôlés
Depuis 1975, le SCEES réalise deux enquêtes auprès des abattoirs de lapins : une enquête mensuelle auprès d'un échantillon d'établissements permettant de suivre l'évolution des volumes traités et une enquête exhaustive annuelle permettant de caractériser la structure du secteur. En 2007, sur 108 abattoirs recensés, 47 sont enquêtés mensuellement représentant 98 % du total des abattages contrôlés, soit près de 70 % du total des volumes abattus.

Le tonnage abattu par des structures non contrôlées par les Services Economiques du Ministère de l'Agriculture pèse encore pour 30 % du total soit environ 24 000 T. Ce sont des abattoirs loco-régionaux de petite taille et des tueries. L'évolution de ce secteur est difficile à mesurer, de même que la répartition de leurs débouchés. Le bilan global du secteur cunicole permet d'estimer à 15 000 tonnes les volumes commercialisés et à 10 000 T les volumes d'auto-consommation.

Si sur les cinq dernières années on observe une baisse des tonnages abattus de 0,8 % par an. En revanche en 2007, les enquêtes du SCEES montrent que les abattages contrôlés de lapins sont en hausse de +1,6 % par rapport à la moyenne 2005-2006, soit 53 977 tonnes (+ 1,9 %/2006) soit 39,2 millions de lapins contre 38,7 millions en 2006. Comme pour les fabrications d'aliments, les abattages contrôlés sont concentrés dans les trois régions du Grand Ouest (Pays de la Loire, Bretagne et Poitou Charentes) et représentent en 2007, 67 % des abattages contrôlés.

Depuis 2001, le SCEES réalise une enquête annuelle " qualité " auprès des abattoirs contrôlés afin de mieux cerner les tonnages abattus en production certifiée et label. Ainsi en 2007, 18 % du volume de lapins abattus concernaient des lapins effectivement vendus en certifiés contre 12 % en 2001. La région Poitou Charentes abat plus de 30 % des lapins certifiés et les Pays de la Loire près du quart.

En 2008, selon le SCEES, les résultats provisoires des abattages contrôlés des neuf premiers mois indiquent une chute de 4,8 % des tonnages (-1 938 tonnes) et de 4.8 % des unités soit 1 397 000 lapins abattus en moins par rapport à la même période 2007.

    2.1.4 Les échanges

Bilan 2007
Sur le long terme, on avait observé une tendance à la réduction du déficit de nos échanges de viandes de lapin. Depuis 2002, nos échanges de viandes de lapin en volume sont excédentaires. En 2007, ils dégagent des excédents en hausse en volume (2 200 tonnes en 2007 contre 2 000 tonnes en 2006 et 1 500 tonnes en 2005) avec un excédent en valeur de 13,5 millions d'euros contre 10,4 en 2006. Les échanges de viande de lapin de 2007 se caractérisent par une baisse des volumes échangés plus sensible à l'importation ( 2 621 tonnes : -13.%) qu'à l'exportation (4 832 tonnes : -3.2%).

Bilan financier des échanges français de lapins vivants et de viande de lapin en milliers d'euros        Source : ITAVI d'après DOUANES et UBI France
 
2005
2006
2007
2007/2006
Lapins vivants
Import
3 873
3 346
3 220
- 3,8%
Export
2 663
3 220
2 937
- 4,1%
Solde
-1 210
-283
-283
.
Viande de lapin
Import
13 437
11 318
8 904
- 21,3%
Export
23 775
21 672
22 446
+ 3,6%
Solde
10 338
10 354
13 542
.
Solde global
9 128
10 071
13 259
.

 

   

Les importations de carcasses fraîches sont en repli de 28 % en volume, avec une forte baisse de nos approvisionnements espagnols (- 27 %). Les achats de carcasses congelées progressent de 8 % (hausse des arrivages chinois mais repli en provenance d'Argentine et de Hongrie). Les arrivages en provenance de Chine portent sur 780 tonnes, ce qui reste encore très inférieur aux volumes antérieurs à la décision européenne d'interdiction d'importation des produits animaux chinois en 2002 (décision abrogée en juillet 2005).

Les expéditions de carcasses fraîches progressent de 13 %, tirées par la demande belge, espagnole, italienne et suisse alors que le marché allemand enregistre un repli de 13 %. Les expéditions de carcasses congelées sont en baisse de 41 % en raison de la fermeture du marché britannique et des replis enregistrés vers les Pays-Bas et l'Allemagne, que ne compense pas la forte hausse vers l'Italie.

    Globalement en 2007, nos échanges sont excédentaires avec nos partenaires européens. Cependant ils restent déficitaires avec l'Espagne (- 390 tonnes contre - 1 020 tonnes en 2006) même si ce déficit se réduit sensiblement depuis 2002. Les achats en provenance des pays tiers se sont redressés en raison de la reprise des arrivages de produits chinois.
   
Les 8 premiers mois de 2008

Suite à un changement dans la nomenclature douanière à partir du 1er janvier 2008, la distinction entre viande de lapin fraîche et viande de lapin congelée n'est plus possible. Les résultats portent donc sur l'ensemble des volumes.

Au cours des 8 premiers mois de 2008, les exportations progressent sensiblement en volume (3 762 tonnes, + 43 %/2007) mais avec une forte baisse du prix moyen du lapin exporté (3,80 €/kg contre 4,80 € /au premier semestre 2007). De ce fait, l'accroissement des exportations au cours des 8 premiers mois n'est que de +14%. L'Union européenne absorbe près de 80 % du total des expéditions. La Belgique conforte sa place de premier débouché suivie de l'Allemagne (-1%). L'Espagne continue de d'accroître ses achats (+9%), tandis que les expéditions vers l'Italie sont multipliées par 4. Les ventes vers la Suisse sont en net retrait (-28%). A noter un courant stable vers la Russie mais à très bas prix (2,11 €/kg).

Dans le même temps les importations sont en fort recul (846 tonnes contre 1859 en 2007 : - 55 % ) quelque soit leur provenance. En valeur, le repli est de 52%.

 

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2.1.5 L'offre
L'année 2007 s'est donc caractérisée par une offre en hausse de plus de 1 400 tonnes. Les principales explications sont :

  • L'augmentation du nombre de femelles (plus de 8 000 femelles soit une production de 600 tonnes de lapins abattus en plus ),
  • L'amélioration des résultats techniques avec une meilleure maîtrise de la situation sanitaire, des conditions climatiques estivales plus favorables qui ont entraîné une hausse de la productivité et une légère progression des poids moyens à l'abattage.

En 2008, avec l'accord de maîtrise de la production décidée par la filière, on constate un retournement de tendance avec un fort recul du nombre de femelles et une baisse sensibles des abattages.

    2.2 Les achats des ménages

Evolution des achats des ménages de 2004 à 2007
  Fin 2005 et début 2006 la crise aviaire a perturbé le marché, suscitant un transfert des achats de la volaille à certaines viandes, principalement le porc et le veau. Sur la quasi-totalité du 1er semestre, le lapin a donc probablement bénéficié également du désintérêt pour les produits avicoles et de la recomposition de l'offre en magasins. Cela s'est traduit par un bon niveau des achats qui pouvait s'interpréter aussi comme la continuité du redressement opéré depuis 2004. Mais à partir du deuxième semestre 2006, la tendance s'est inversée. La demande s'est ralentie, probablement sous l'effet d'un retour de la volaille dans les rayons, d'un climat anormalement clément et d'une consommation de viandes qui globalement décroît.

En 2007, les achats des ménages ont été en baisse par rapport à 2006 sur presque toutes les périodes de l'année sauf en juillet-août, période durant laquelle les entreprises ont mené une campagne promotionnelle " un lapin gratuit pour un lapin acheté ", une opération destinée à dégager de gros volumes de lapin frais et éviter d'alourdir encore plus les stocks en congelé. Craignant les contre effets de l'opération estivale sous la forme de stocks dans les congélateurs familiaux, l'interprofession a ensuite mené une campagne publi-promotionnelle de septembre à novembre pour maintenir le niveau des achats à la rentrée.

Sur l'ensemble de l'année 2007 compte tenu des opérations de promotions, les achats des ménages sont en progression de 1,3% en volume tirés par les achats d'entiers (+ 3,7 %) alors que les découpes sont en repli de 5,4 %. Plus de 44% des ménages ont acheté du lapin en 2007, soit 260 000 foyers de moins qu'en 2006 alors qu'en 1998, encore la moitié des ménages français en achetait. Par ailleurs, seulement 20% des moins de 35 ans achètent du lapin en 2007 alors qu'ils étaient 30% en 1998 et les familles représentaient 35% des achats de lapin en 98, pour 25% aujourd'hui.

En 2008, dans un contexte de baisse généralisée des achats de viandes par les ménages, les achats de viande de lapin seraient en forte baisse selon le panel TNS. Pour la période allant du 31/12/2007 au 05/10/2008, la baisse serait de 10,6 % pour l'ensemble lapin (- 12.3% en entier et - 8,8 % en découpes) alors que l'ensemble des viandes fraîches n'a baissé que de 4,1% (- 3.9% pour les viandes de volailles).

 

3 - Un marché perturbé  

3.1 Stocks anormalement élevés
Le niveau des stocks a été anormalement élevé tout au long de l'année 2007 avec un niveau moyen de + 50% par rapport à l'année 2006 en dépit de ventes importantes de congelées effectuées pour dégager les congélateurs.

De janvier à septembre 2008, les stocks sont en repli de 26 % par rapport à la même période 2007, mais restent supérieurs de 13 % par rapport à 2006.

    3.2 Des prix bas à Rungis en 2007 mais en reprise en 2008
Les difficultés du marché se sont traduites par un niveau de prix très bas sur les carcasses échangées à Rungis (volume 2/3 de standard pour 1/3 de triées). Le prix moyen des carcasses standard s'est établi en moyenne à 2,57 €/kg en 2007 en recul de 22 % / 2006, et celui des carcasses triées à 3,90 €/kg en recul de 10 % / 2006.

A Rungis, la moyenne des 9 premiers mois 2008 des prix des carcasses est en hausse par rapport à 2007. Le prix moyen 2008 pour les carcasses standard s'établit, en fin semaine 42 (mi-octobre), à 3,14 €/kg, soit + 26.0 % / même période 2007 et - 4.5 % / même période 2006 et celui pour les carcasses triées s'établit à 4,47 €/kg, soit + 16.6 % / même période 2007 et + 3.6 % / même période 2006. En fin de semaine 46 (mi-novembre 2008) le lapins standard valait 3,24 € le kg contre 2,52€ et 3,33 € / kg les mêmes semaines de 2007 et 2006 respectivement. Pour le lapin trié, en fin de semaine 46 le cours à Rungis était à 4,54 € le kg de carcasse contre 3,86 € et 4,35 € pour 2007 et 2006.

Des prix bien soutenus à Rungis pour le lapin trié depuis le printemps 2008
 
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3.3 Recul de la cotation nationale du lapin vif 2007 mais en reprise en 2008

   
Dans ce contexte de marché excédentaire, le prix de reprise du lapin vif est en recul en 2007 de 3,0 % par rapport à 2006, s'établissant à 1,588 €/kg contre 1,637 €/kg en 2006.

En 2008, la cotation nationale s'est redressée à partir de mars par rapport à 2007 mais elle est restée inférieure au niveau de 2006 jusqu'à la fin de l'été. Le prix moyen à fin de la semaine 46 s'établit à 1,621 € / kg, soit + 2,6% / même période de 2007, mais  - 0,4 % / même période de 2006.

   

 

3.4 Hausse récente des prix à la consommation
Selon le panel TNS les prix des achats des ménages en 2007, tous circuits confondus indiquent une légère baisse du lapin entier à 6,84 €/kg soit -0,3 % par rapport à 2006 alors que les découpes de lapin progressaient de 2,9 % par rapport à 2006. Selon l'INSEE, le prix moyen à la consommation aurait légèrement progressé de 0,8 % par rapport à 2007. Selon l'enquête du Service National des marchés (SNM) dans 150 magasins de Grande et Moyenne Surface (GMS) le prix du lapin entier serait en hausse de 1,2 % par rapport à 2006, alors que le prix des promotions aurait reculé de 0,4 %.

En 2008, dans une situation inflationniste générale les prix de lapin seraient en hausse. De janvier à début octobre 2008, ils progressent de 2,8 % pour le lapin entier et 3,9 % pour les découpes (source TNS). Dans le même temps la hausse du prix moyen des viandes de boucheries a été de 3,4%. De janvier à septembre 2008, la hausse atteindrait +4.3 % selon l'INSEE et +2,9 % selon le SNM (+ 3,0 % pour les promotions).

Conclusion  

Le bilan de l'année 2007 se caractérise par une crise induite par l'envolée des prix des matières premières et par le déséquilibre de l'offre et de la demande. Les différents indicateurs de production ont montré une hausse de l'offre de plus de 1 400 tonnes qui a du faire face à un marché perturbé. Cet excédent s'est retrouvé en partie dans la hausse des stocks (+ 250 tonnes à la fin 2007) et dans la hausse des achats des ménages (+ 730 tonnes qui ont été écoulées à très bas prix).

Confrontée à cette crise, la filière a mis en place un accord de maîtrise de la production qui est confirmée par les premières statistiques pour 2008 (baisse des IA, des fabrications d'aliments, des abattages et des stocks). Cependant, la filière continue de faire face à des aliments chers même si une certaine détente apparaît, à des prix de reprise qui restent bas et aussi à un retour à la baisse des achats des ménages.

   
   
 
 
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