CUNICULTURE Magazine Volume 44 (année 2017)  pages 19 à 22

17èmes Journées de la Recherche Cunicole - 2017
Résumés des communications des sessions
Synthèse d'ouverture &
Systèmes d'élevage, Économie , Environnement


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Fortun Lamothe L., Davoust C., 2017 -  Innovations en élevage cunicole : des réussites d’hier aux défis de demain (Synthèse)  17èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 21-22 Nov. 2017, 11-22
  L’innovation est à la fois un résultat concret mais aussi le processus abstrait qui permet d’arriver à ce résultat. Cette communication illustre cette notion par quelques exemples issus de la filière cunicole. Elle présente d’abord une typologie des innovations selon que l’on s’intéresse à leur nature (objet, service, procédé…), leur domaine (génétique, reproduction…) ou leur origine (exogène, endogène ou mixte) avant de décrire les principales étapes (conception, prototypage et diffusion) et les modalités du processus d’innovation. Elle décrit les facteurs de réussite et les freins à l’innovation en présentant notamment la notion de verrouillage. Ensuite, elle dresse un rapide panorama des innovations qui ont marqué la filière cunicole et montre que son développement au cours des dernières décennies est notamment le résultat de son dynamisme en matière d’innovation. Enfin, elle aborde les nouveaux défis auxquels la filière cunicole est aujourd’hui confrontée : assurer la viabilité économique de tous les maillons de la filière, limiter l’antibiorésistance et améliorer le bien-être animal. Finalement, il ressort que la filière doit en permanence revoir les cibles de l’innovation pour rechercher un meilleur compromis entre les attentes des professionnels, des consommateurs et des défenseurs de la cause animale et également le processus d’innovation lui-même pour atteindre cette cible, par exemple en intégrant dans le processus d’innovation ces trois groupes d’acteurs.
Chenut R., Deman C., 2017. Forces et faiblesses des filières européennes du lapin : quels enjeux pour la France ? (Synthèse) - Présentation orale lors des 17èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans 21-22 novembre 2017.

Camille DEMAN lors de sa présentation en sept. 2017 au Space
P. Chenut
Romaric CHENUT pendant sa présentation lors des 17e JRC en novembre 2017
 

Les auteurs de cette synthèse n'ont pas été en mesure de présenter de texte écrit correspondant à leur présentation orale => pas de résumé des auteurs.
Toutefois, le travail correspondant a déja fait l'objet d'une présentation publique à Rennes par Camille Deman lors du SPACE (13 septembre 2017).. De plus, ce travail qui a été soutenu par un financement de FranceAgriMer et du CLIPP, et qui n'a pu être réalisé que grâce à la collaboration active d'un grand nombre d'acteurs de la filière cunicole française (qu'ils soient ici remerciés), a fait l'objet de deux articles signés par C. Deman publiés début 2017 dans la revue TeMA.
Nous reproduisons ci-dessous le résumé de chacun de ces 2 articles. Le texte intégral des 2 articles est aussi disponible au format PDF en cliquant sur les liens suivants :   article1   article 2

Résumé article 1 - Mars 2017
L’Union européenne est le deuxième producteur mondial de lapin de chair, derrière la Chine, avec une production d’environ 200 000 tonnes équivalent carcasse. Les principaux pays producteurs de l’UE sont l’Espagne, la France, l’Italie, la Hongrie, la Belgique et les Pays-Bas. [NDLR l'auteure a "oublié" le Portugal] Les échanges sont essentiellement intra-européens : en 2015, 91 % des exportations des pays de l’Union européenne se font vers un autre pays membre, cette valeur est de 75 % pour les importations en volume selon Eurostat.
A travers ce premier article descriptif de la production et de la structure des principales filières productrices, on observe une forte hétérogénéité avec, au Nord, les Pays-Bas et la Belgique, où la production est relativement restreinte, le lapin plutôt lourd car destiné à la découpe et où les attentes des associations de protection animale ont été entendues et prises en compte par les politiques.
Au Sud, l’Italie, l’Espagne et la France sont les trois plus gros producteurs de lapin dans l’UE malgré des tailles d’élevages assez variables. La consommation y est assez morose (sauf en Espagne, où la tradition se maintiendrait) et les réglementations relatives au bien-être animal sont peu spécifiques à l’élevage de lapins bien qu’une réelle prise de conscience de la nécessité de faire évoluer les pratiques est présente.

Résumé article 2 - Mai 2017
Dans un premier article TeMA paru en mars 2017, nous avions mis en évidence une segmentation « Nord-Sud » concernant la production cunicole avec au Nord (Pays-Bas, Belgique), des volumes produits plus limités et des modes d’élevages axés sur une meilleure prise en compte du bien-être animal. Au Sud (Espagne, Italie, France), se trouvent les trois plus gros producteurs européens de lapin, avec une consommation supérieure à celle du Nord de l’Europe et un mode d’élevage essentiellement tourné vers la cage.
Ce deuxième article décrit les différents acteurs de chaque filière et leur organisation et situe la France dans son environnement européen notamment sur les enjeux de bien-être animal et usage des antibiotiques.
La filière cunicole française partage des enjeux communs aux autres pays producteurs : une consommation de viande de lapin qui s’érode chaque année, des attentes sociétales croissantes et la nécessité de pérenniser l’activité sur le plan économique via une meilleure rentabilité des maillons. Si l’avenir de l’élevage cunicole passe par une transformation des modes de logements, l’enjeu sera d’une part de trouver la capacité d’investissement et de garantir de façon équitable la valorisation des produits ; d’autre part de cadencer la transformation de la filière dans un pas de temps conforme à l’avancement de la demande du marché pour une viande issue d’élevages plus respectueux du bien-être animal.

Lopez S., Nouvel L., Piel Y., Capdevielle N., Favier C., Mahé B., 2017. Comparaison de différents indicateurs de consommation d'antibiotique et lien avec les performances zootechniques en élevage cunicole. 17èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 21-22 Nov. 2017, 25-28



  La réduction d’utilisation des antibiotiques en élevage est un enjeu majeur de santé publique dans la lutte contre l’antibiorésistance. Pour évaluer les consommations d’antibiotiques, plusieurs indicateurs de suivi existent en filière cunicole. Cependant il existe aujourd’hui peu de comparaison des résultats obtenus entre ces différents indicateurs. De plus, les liens existant entre performances techniques et utilisation d’antibiotiques restent insuffisamment documentés. Dans cette étude, les données annuelles de consommation antibiotique issues de 40 élevages cunicoles ont été analysées pour 2015 et 2016 à l’aide de deux indicateurs filière, l’IFTAr et l’IFTAc, et de deux indicateurs officiels, les mg/kg et l’ALEA. L’ensemble des coefficients de corrélation existant entre les différents indicateurs est supérieur à 0,5 (p<0,001). Ceux-ci sont cependant faibles entre les IFTA et l’ALEA (<0,73) ou les IFTA et les mg/kg (<0,62) rendant les extrapolations d’un indicateur à l’autre difficiles. A contrario, la corrélation entre mg/kg et l’ALEA est de 0,87. Aucune relation n’a pu être mise en évidence entre performances zootechniques et consommation d’antibiotique, à l’exception de celle entre le taux de viabilité au nid et l’IFTAr (IFTAr à+0,49 lorsque le  taux de viabilité est compris entre [94-100%] au lieu de [80-87,9%]; P<0,05)

Pothin A., Hostiou N., Fortun-Lamothe L., 2017. Evaluer les conséquences des changements de pratiques sur l’organisation et la pénibilité du travail en élevage cunicole. 17èmes Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 21-22 Nov. 2017, 29-33

  Pour être durable, un système d’élevage cunicole doit être rentable et respectueux de l’environnement ainsi que préserver les conditions de travail des producteurs en termes de temps, d’organisation et de pénibilité du travail.  Nous avons développé un calculateur, le Bilan Travail en Elevage Cunicole (Bilan TEC), dont l’objectif est d’évaluer les conséquences de changements de pratiques sur le travail en élevage cunicole. Celui-ci permet, à partir d’enregistrements réalisés en élevage de i) calculer 3 indicateurs sur l’organisation du travail : le travail semi-quotidien (h/semaine), le travail de surveillance et gestion des aléas (h/semaine) et le travail planifié (h/bande) qui permettent de caractériser la nature des tâches et de les quantifier ; ii) calculer 2 indicateurs de pénibilité du travail :  l’Index de Pénibilité Physique (IPP) et l’Index de Stress au Travail (IST) et enfin iii) connaitre la répartition des tâches entre activités et dans le temps sur la durée d’une bande. La méthode a été validée et sa sensibilité a été testée à partir de données de la littérature. Les résultats montrent que les indicateurs proposés sont sensibles aux variations de pratiques. Pour conclure, la méthode Bilan TEC permet de façon simple d’évaluer les conséquences de la mise en œuvre d’innovations sur les conditions de travail en élevage cunicole.

 
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